Œuvre martiale 2011
Impliquant plus d’une soixantaine d’artistes (enfants, adolescents et adultes), Chercheurs d’espoir est une création collective qui propose un dialogue entre les différentes formes artistiques (karaté-do goju-ryu, théâtre, danse, musique, multimédia, etc.) et qui livre un message existentiel : celui de « risquer l’espoir » malgré les difficultés de la vie…
Tous les profits amassés lors de la vente des billets seront versés au Centre Oméga, le centre de prévention du décrochage scolaire et social qui intervient auprès des jeunes de 8 à 14 ans de la MRC.
Plusieurs artistes ont travaillé bénévolement pendant des mois sur le projet. C’est Sarah Laflamme, diplômée en théâtre musical Cégep Lionel-Groulx, qui fait la signature des chorégraphies de danse. La musique sera interprétée en partie par de jeunes talentueux musiciens ainsi que par le groupe Dactylo. Le rock francophone de Dactylo est tantôt nostalgique, tantôt décapant, mais rarement monotone. Inspirés par le rock progressif mais y mêlant des touches de jazz, de pop francophone, de funk et des multiples musiques qui les animent, les sept membres de Dactylo (Hubert Bélanger, Bruno Coulombe, Julie Descheneau, François Desrosiers, Mathieu Gagnon, Bruno Pucella et Louka Sirois) forment le groupe depuis janvier 2007. Ils sont cependant des complices musicaux de bien plus longue date, ayant partagés divers projets depuis le Bas-St-Laurent jusqu’à Montréal. L’auteure et la metteure en scène de Chercheurs d’espoir est sensei Marie-Lou Crête, maîtrise ès art études françaises. Elle a conçu les chorégraphies martiales avec sensei Eric Paul-Hus (tous les deux 3e dan goju-ryu, pratiquent les arts martiaux depuis près de 25 ans).
Une exposition de photos crée par Anne-Sophie Granger, jeune photographe et grande karatéka, sera présentée dans le hall d’entrée du Cégep, une intelligente réflexion sur le décrochage.
En introduction à l’oeuvre martiale sera également présenté en grande primeur un court-documentaire provenant de la France qui présente un projet réalisé à l’hôpital EPSM Lille Métropole (associé à la Mairie de Tourcoing, au Club Tourquennois d’arts Martiaux et aux associations d’usagers de la Santé Mentale) intitulé Renouance Arts martiaux. Ce projet propose aux personnes porteuses de pathologie schizophrénique ou de troubles graves de la personnalité des activités de karaté, jiu Jitsu et Tai Chi Chuan dans un dojo en ville. L’objectif est d’ouvrir de nouveaux horizons à ces personnes, durement touchées par la maladie, isolées socialement et en risque suicidaire. L’action, qui a été récompensée en 2009 par un Prix National de L’Agence de l’Education par le Sport, a également pour but de sensibiliser les professionnels de l’action culturelle et sportive à leurs difficultés, et de développer des synergies avec les équipes soignantes.
RÉSUMÉ ET SENS DE L’ŒUVRE MARTIALE HUMANITAIRE
« Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. »
« Ce n’est pas décrocher de l’école, c’est une erreur ça, c’est décrocher de l’espoir, c’est de la désespérance que de décrocher… »
Chercheurs d’espoir est un conte-mythe-réflexif qui raconte l’histoire de 6 petits humains (la chef, la révoltée, l’enjoué(e), l’hésitante, le tourmenté et le solitaire) qui décident de se rendre périlleusement, surmontant les obstacles avec courage et solidarité dans une mine souterraine, prometteuse d’un brillant avenir. La mine tant convoitée, où surgira de violentes tensions relationnelles, s’avèrera finalement un lieu lugubre et ténébreux qui les entraînera dans la pénible découverte du soi où chacun sera confronté à ses démons intérieurs et à une douloureuse mais salvatrice prise de conscience, lézarde d’espérance…
Chercheurs d’espoir c’est aussi, au sens métaphorique, une réflexion sur le problème toujours criant du décrochage qui affecte le Québec. L’œuvre martiale met en scène ce que dévoile les plus récentes études au sujet du décrochage scolaire à savoir les plus importantes causes du décrochage : les sentiments dépressifs, le manque d’intérêt et d’engagement, le manque de reconnaissance mutuelle et les attitudes négatives (enseignant et élève), la prompte accusation de l’autre, le désengagement de sa propre responsabilité, le sentiment d’aliénation, de perte de liberté, de perte d’enthousiasme et de confiance envers le milieu scolaire.
Les décrocheurs sont-ils uniquement ceux qui ont quitté le milieu scolaire ou social ? Ne sont-ils pas aussi ceux qui, par peur de décevoir les autres ou de sortir des sentiers battus, renoncent à eux-mêmes et à leurs rêves ?
Chercheurs d’espoir aborde le passage épineux de l’enfance à l’adolescence lorsque l’émerveillement fait souvent place à la désillusion, le jeu cède au travail, la féérie à la réalité, l’insouciance à la conscience qui nous oblige, le plus souvent au contact des autres, à faire face à nous-mêmes et à notre condition humaine. Chercheurs d’espoir témoigne du drame de grandir en constatant la superficialité des relations humaines et le désarroi que l’on rencontre en se questionnant sur le sens de la vie et la facilité que nous avons à écarter cette question du sens. Comment réagir devant un tel constat ? Que faire ? Le nier ou l’accepter ? Fuir ou confronter ? Se résigner ou se révolter ? Suivre les autres ou s’écouter soi-même ? Se laisser absorber par ce monde apathique ou tenter de se secouer et de le secouer ? S’éteindre à petits feux ou briller humblement comme un rayon de lune, un soir d’automne ?
RÉSUMÉ DES ACTES :
Acte 1 |
Le conte, l’enfanceUnis, enthousiastes et motivés, animés par la promesse d’une vie-conte-de-fée, les 6 surmontent les différents obstacles naturels (le Feu, le Vent, le Brouillard et la Terre) qui les mènent vers la mine promise. Chaque épreuve traversée les fait grandir… |
Acte 2 |
Le mythe, l’adolescenceArrivés à destination, étonnés de l’aspect « ordinaire » des lieux, les 6 descendent dans la mine-Tartare avec le sentiment d’avoir été bernés. Ils y rencontrent d’étranges personnages mythiques (Sisyphe et les danaïdes) qui sont condamnés à ne jamais atteindre leur objectif. D’abord déçus et démotivés, ils font face à la révolte qui éclate au sein du groupe et qui les confronte à leurs ennemis intérieurs (la culpabilité, la colère, le flegme et la mélancolie) incarnés par Cronos, le Cyclope et Hadès. |
Acte 3 |
La réflexion, l’âge de conscienceComprenant qu’ils sont eux-mêmes responsables de leur sort, et que cette descente dans la mine était nécessaire à leur cheminement, les 6 manifestent leur refus de la « victimisation » de soi, ils prennent conscience de leur pouvoir d’action malgré leur désillusion, ils feront le choix de « risquer l’espoir ». |